« S’il est un sujet à choisir en peinture, il ne faut pas le faire en fonction de ce qu’il est, mais de sa capacité à véhiculer ce que l’on veut vraiment peindre. De très loin, c’est la peinture avant tout qui porte ce que vous avez à exprimer, pas ce qu’elle représente.
Lorsque je peins des vaches, je ne peins pas des vaches.
Je peins d’abord un ancrage dans la terre, je peins de la force tranquille, de la sérénité ou des questionnements sur notre propre existence. Je prie le sujet de bien vouloir contribuer à ce que la peinture, dans sa globalité veut exprimer.
Lorsque je peins des saules, je ne pains pas des saules.
Je peins d’abord une énergie, un foisonnement d’humeurs ou un instant de ma vie. Comme pour le Bois d’Amour, le sujet n’est là que pour autoriser le passage de l’émotion.
En fait, je n’ai que très peu de sujets en peinture ; dans l’immense champ des possibles, la plupart des sujets ne m’intéressent pas. Ce n’est pas le sujet que je choisis, mais sa capacité à m’aider à traduire ce que je souhaite réellement peindre. »